La séance du Conseil départemental du vendredi 20 octobre a débuté par une poignante minute de silence en hommage à Dominique Bernard, ce professeur de lettres victime du terrorisme islamiste à Arras le 13 octobre.
Sophie Pantel a pris un ton solennel : « Quand l’école est attaquée, c’est l’ensemble de la République qui doit se mobiliser. Je rappelle notre devise “Liberté, égalité, fraternité”. J’ai tenu à ce que l’on rajoute “Laïcité” ».
Dès le lundi 16 octobre, le préfet a organisé une réunion pour donner des directives et pour échanger sur les mesures mises en œuvre pour garantir la sûreté des différents bâtiments administratifs et en particulier les établissements scolaires.
Un vaste plan de sécurisation des collèges lancé en 2020
La présidente du Département a rappelé que « depuis l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, nous avons lancé un plan de sécurisation avec la pose de portes automatiques télé-commandables sur l’ensemble de nos collèges. Aujourd’hui, seuls quatre de nos treize collèges n’en sont pas équipés. Nous allons accélérer ces travaux. Nous avons également installé partout des alarmes différenciées d’alerte pour que les enfants puissent bien comprendre qu’il y a un danger et qu’ils ne confondent pas avec l’alarme qui annonce la récréation. Nous avons aussi déposé un dossier pour la mise en place de vidéosurveillances. C’est en cours. Dans certains de nos bâtiments, il manque des sirènes anti-intrusion. Nous allons le faire ».
Les points d’accueil des sites du Conseil départemental sont actuellement fermés. Cette mesure répond aux préconisations de la vigilance “attentats” émises par l’État. « Elle garantit la sécurité de nos agents, a souligné Sophie Pantel. Le service public perdure et nous continuons évidemment à recevoir les personnes. Nous avons un système de portes adaptées ou des interphones. Nous continuons à répondre à nos usagers même si nous privilégions l’accueil avec rendez-vous ».
Dans sa prise de parole, Patrice Saint-Léger n’a pas été tendre avec « cette gauche indigne, toujours prête à manifester et à pactiser avec les intégristes musulmans pour quelques gains électoraux dans les banlieues. La France insoumise (LFI) n’a pas attendu l’attaque sur Israël pour choyer l’électorat musulman, s’en prendre à la police et traiter un ministre d’assassin. Depuis dix-huit mois, les occasions pour les alliés de LFI n’ont pas manqué pour claquer la porte de la Nupes. Mais la volonté de survie politique fait tout accepter ».
Le Conseiller départemental de Saint-Alban-sur-Limagnole en a remis une couche : « L’assassin du professeur d’Arras n’aurait jamais dû se trouver en France. Ni lui, ni sa famille, débarquée en 2009. C’est à la bruyante mobilisation des traditionnelles associations militantes pour les migrants, que ces Tchétchènes doivent de n’avoir pas été expulsés en 2014. L’urgence commande de mettre fin à une politique migratoire inacceptable ».
Le leader des élus de la droite a interpellé Sophie Pantel : « Je voudrais savoir quel est votre sentiment quant à la position d’une frange importante du parti socialiste, des écologistes et du parti communiste qui font alliance avec LFI au sein de la Nupes ? ».
À compter du lundi 6 novembre, le Sénat va examiner le projet de loi pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration. Guylène Pantel n’a pas caché que ce texte est « très politique. Nous devons défendre la République et en même temps les valeurs d’humanisme. En trente ans, sous tous les gouvernements, 23 projets de loi ont été présentés et votés sur ce sujet. C’est le 24e ! Si quelqu’un avait eu la solution, elle aurait déjà été trouvée. L’immigration doit être traitée au niveau européen ». « Nous allons malheureusement débattre dans l’émotion et la précipitation, regrette la sénatrice. Le sujet est explosif. On recule devant la pression du Rassemblement national (RN). Je vais être très attentive à ce que ce texte ne tombe pas dans une surenchère réglementaire ».
C’est avec une certaine émotion que Robert Aigoin s’est adressé à Patrice Saint-Léger : « Je pense que vous n’avez quand même pas perdu la foi en l’humain. Moi, je ne l’ai pas perdue ! Vous avez parlé de “cette gauche”. Je fais partie de la gauche ! Vous faites l’amalgame par rapport à une coalition (la Nupes) qui s’est créée au moment des élections. Tout jeter me semble excessif. Il y a quelque chose qui me perturbe et je ne trouve pas les mots pour vous répondre parce qu’ils seraient très coléreux et cela ne me ressemblerait pas. C’est pour cela que je préfère être plutôt dans la retenue sur ce que vous avez dit. Vous n’avez pas pris beaucoup de filtres malheureusement, pour indiquer les choses ».
« Vous êtes en train de justifier quelque chose qui est injustifiable », s’est emporté Patrice Saint-Léger.
« Je ne justifie pas. Le Hamas, ce sont des terroristes. C’est clair. Cela vous rassure ? Ce qui me gêne en ce moment, c’est que nous n’allons pas sur des paroles d’apaisement et de paix dans notre pays. Imaginez les budgets qu’ont pu mettre le Japon, la France, les États-Unis, la Chine pour donner la mort ! Est-ce que cet argent n’aurait pas été mieux utilisé pour le bien, pour les hôpitaux, pour l’enseignement ? », a rétorqué Robert Aigoin.
Sophie Pantel a qualifié les propos de Patrice Saint-Léger de « relativement violents et sans filtre. Le 7 octobre, le soir même de l’attaque du Hamas, j’ai été la seule à m’exprimer sur les réseaux sociaux sur les victimes israéliennes. Ma position est claire, c’est solidarité avec le peuple israélien. C’est la condamnation, sans aucune réserve, de l’obscurantisme et des atrocités sans aucune humanité commises par le Hamas contre les civils. Tout le monde a condamné les agissements du Hamas, à part quelques individualités de la France Insoumise. Ne faites pas ce procès à chacun des membres de la gauche. Ce n’est pas acceptable ».

À la Une
Le Flash
Rubriques
Le Journal
Ma Lozère